5 juin 2023
Travailler dans la chaleur ou des températures chaudes comporte de nombreux risques, tant pour la santé que pour la sécurité au travail. C’est pourquoi un employeur doit bien s'y préparer et prendre les mesures de prévention adéquates. Certaines sont légalement obligatoires, mais vous pouvez prendre vous-même des initiatives supplémentaires pour améliorer le bien-être de vos collaborateurs en cas d’augmentation du mercure.
Quels sont les principaux risques liés au travail dans la chaleur ?
L’exposition (de longue durée) à des températures élevées peut entraîner de graves risques pour la santé. Les trois risques principaux sont :
- Déshydratation. Elle est due à la faible consommation de liquide. Les symptômes les plus courants de déshydratation sont les vertiges et les maux de tête.
- Un coup de soleil. Il peut survenir lorsqu’un corps se réchauffe et se dessèche trop fortement et se manifeste sous la forme d'une peau très chaude et rouge combinée à des vertiges, des maux de tête, des nausées, une transpiration abondante voire une perte de connaissance. Un coup de soleil peut même s’avérer mortel
- Cancer de la peau. Une exposition (non protégée) aux rayons UV du soleil peut à terme provoquer un cancer de la peau.
Outre ces risques pour la santé, travailler dans la chaleur comporte certains risques liés à la sécurité, comme :
- Fatigue
- Perte de concentration
- Éblouissement par le soleil
- Brûlures par contact avec des surfaces/matériaux chauds
- Le stress, qui pousse certains travailleurs à agir à la hâte.
Travailler dans la chaleur : que dit la loi ?
Selon le Code du bien-être au travail, un employeur doit prendre des mesures pour veiller au bien-être de ses travailleurs. En ce qui concerne la température ambiante sur le lieu de travail, le Code prescrit que la température sur le lieu de travail doit être adaptée à l’organisme humain pendant le temps de travail. Il convient à cet égard de tenir compte des ambiances thermiques d’origine technologique ou climatique présentes sur le lieu de travail. Pensez par exemple à la température de l’air, mais aussi à l’humidité relative de l’air ou à la vitesse de l’air.
La liste complète de ces facteurs figure à l’article V.1-1, § 1er du Code du bien-être au travail. Cet article stipule également que les employeurs sont tenus d’en faire une analyse des risques. Doivent être reprises dans cette analyse :
- l’évolution des ambiances thermiques pendant la durée du travail
- les circonstances de travail variant fréquemment
- les variations saisonnières.
Sur la base de cette analyse des risques, l’employeur évalue et mesure les facteurs environnementaux et doit définir des mesures préventives appropriées en tenant compte également des valeurs d’action pour l’exposition à la chaleur et des prescriptions applicables en matière de confort sur le lieu de travail.
Les valeurs d’action pour l’exposition à la chaleur sont des valeurs limites qui indiquent combien de temps vos collaborateurs peuvent être exposés à la chaleur afin d’éviter tout risque de problèmes de santé. Pour déterminer ces valeurs d’action, on utilise l’indice WBGT pour la charge thermique en fonction de la charge physique du travailleur.
Qu’est-ce que WBGT ?
WBGT signifie Wet bulb globe temperature, c’est-à-dire la température mesurée à l’aide d’un thermomètre dit « globe humide ». Cet appareil mesure non seulement la température de l’air, mais aussi l’humidité relative de l’air. Et c’est important, car travailler à 32 °C par temps humide ou sec fait une énorme différence !
Cependant, de nombreuses entreprises ne disposent pas d’un thermomètre à globe humide. Dans ce cas, elles peuvent faire appel à leur service externe pour la prévention et la protection au travail pour cette mesure. Il existe également des tableaux pour calculer la valeur WBGT sur la base des résultats de mesure d'un thermomètre ordinaire en combinaison avec un hygromètre. Le courant d’air et la chaleur radiante sur le lieu de travail peuvent également être pris en compte.
Le tableau suivant indique l’indice WBGT maximal pour chaque type de charge physique de travail :
Charge de travail physique | Indice WBGT maximum |
Travail léger et très léger (par exemple un emploi de bureau) | 29 |
Travail semi-lourd (par exemple travail debout) | 26 |
Travail lourd (travail impliquant des efforts importants) | 22 |
Travaux très lourds (par exemple terrassement) | 18 |
Si la valeur maximale est dépassée pour un certain type de travail, un employeur doit prendre les mesures préventives nécessaires.
Travailler par fortes chaleurs : comment un employeur doit-il protéger ses travailleurs ?
Si les valeurs d’action maximales pour l’exposition à la chaleur sont dépassées, les employeurs doivent prendre un certain nombre de mesures pour prévenir ou limiter à un minimum l’exposition à la chaleur et les risques qui en découlent. Dans un premier temps, l’employeur exécute dans un tel cas un programme de mesures techniques et organisationnelles.
En outre, l’employeur doit exécuter les mesures suivantes du Code du bien-être au travail (articles V.1-11 et V.1-12) :
- mettre des équipements de protection (écran solaire, abris ombragés, couvre-chef...) à la disposition des travailleurs exposés directement au rayonnement solaire ;
- fournir gratuitement des boissons rafraîchissantes adaptées (de l'eau !) ;
- installer des appareils d'aération/de ventilation artificielle dans les 48 heures ;
- introduire des temps de repos si les valeurs d’action maximales sont dépassées pendant plus de 48 heures.
Dans l’article V.1-4 du Code, il est question de temps de repos adaptés lorsque les valeurs de l’indice WBGT sont atteintes. Dans ce cas, les temps de repos doivent être adaptés aux circonstances, compte tenu des valeurs d’action et de la nature du travail telles que définies dans ce tableau :
Alternance dans le travail | Indice WBGT | |||
Travail léger | Travail semi-lourd | Travail lourd | Travail très lourd | |
45 min. de travail - 15 min. de repos | 29,5 | 27 | 23 | 19 |
30 min. de travail - 30 min. de repos | 30 | 28 | 24,5 | 21 |
Par exemple, si un jour d’été, l’humidité relative est d’environ 60% et que la température maximale attendue peut atteindre 30 °C, le WBGT est de 26 et des pauses ne doivent être instaurées que pour les travaux lourds ou très lourds.
Outre les mesures légales obligatoires précitées, un employeur peut bien entendu prendre lui-même d’autres initiatives, comme :
- Introduire une rotation de tâche, c’est-à-dire permettre aux travailleurs d’alterner leurs tâches afin de réduire l’exposition à la chaleur.
- Limiter le travail isolé et stimuler le travail en groupe.
- Prévoir des équipements sociaux suffisants et supplémentaires (comme des toilettes, des douches, des lavabos et un local de repos).
- Exécuter le travail de nuit ou le matin.
L’IRM prévoit une vague de chaleur ? N’attendez pas que les températures s’envolent (et que les valeurs d’action pour l’exposition à la chaleur soient dépassées) pour entreprendre des actions afin que vos travailleurs puissent faire leur travail sans trop souffrir de la chaleur.
Les travailleurs peuvent d’ailleurs aussi agir de manière proactive et contacter leur employeur ou le comité pour la prévention et la protection au travail lorsqu’ils pensent que des mesures de prévention sont (seront) nécessaires.
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